Expertise technique du bâtiment : Malfaçons charpente couverture
Les travaux de charpentes et de couverture doivent être réalisés par des professionnels qui doivent être assurés en décennale et respecter les règles de travail en hauteur.
Les charpentes sont notamment de 2 catégories :
- La charpente traditionnelle est constituée de fermes réalisées de pièces de bois massives assemblées entre elles. Les principales pièces de bois sont les pannes (sablières, intermédiaires et faîtières) qui prennent appuis sur les pignons et refends. Les chevrons s’appuient sur les pannes.
- La charpente industrielle est constituée de fermettes (petites fermes de forme triangulaire) résultant de l’assemblage de pièces de bois de faible section avec des connecteurs métalliques. Elles sont moins chers que les charpentes traditionnelles, elles supportent très souvent un plafond constitué de plaques de plâtre suspendues.
Les charpentes sont en majorité en bois, mais peuvent également être constituées entièrement d’éléments métalliques.
Les désordres et malfaçons affectant les charpentes, les plus fréquemment rencontrés, sont :
- Pour les charpentes traditionnelles :
- un fléchissement des pannes ou des chevrons dû à un sous-dimensionnement des pièces ou à une portée trop importante,
- une poussée des arbalétriers sur les façades par absence ou par suppression d’un entrait,
- Pour les charpentes industrielles :
- Une déformation (flambage, déversement…) de la charpente due à un mauvais dimensionnement de la charpente ou à l’absence ou à l’insuffisance de lisses horizontales et/ou obliques de contreventement.
- Des modifications inappropriées (suppression des fiches et contrefiches… de fermettes de formes en W, en M, en double éventail…) en vue de rendre habitable un comble qui ne l’était pas à l’origine.
En présence d’infiltrations d’eau, les charpentes en bois sont exposées à des champignons lignivores et/ou à des insectes à larves xylophages qui peuvent occasionner des dommages importants, voir l’effondrement de tout ou partie d’une charpente.
Ecran souple de sous toiture
Lors de travaux de couverture, il est fortement conseillé (obligatoire en montagne) de placer un écran de sous-toiture qui permet de se prémunir contre les infiltrations de neige poudreuse, mais aussi des infiltrations d’eau en cas de casse ou de déplacement des tuiles, ou lors de la concomitance vent + fortes pluies. Il va également préserver l’isolant thermique, tout en améliorant l’étanchéité à l’air de l’habitat.
L’écran devra être « Hautement Perméable à la Vapeur d’eau » (HPV). Il est imperméable mais il va laisser passer la vapeur d’eau migrant au travers l’isolant thermique et peut être posé à son contact.
Côté extérieur, une lame d’air (d’une hauteur de 2 cm) devra être aménagée afin de ventiler la sous-face des tuiles ou des ardoises. La mise en œuvre d’un écran de sous-toiture doit respecter la norme NF DTU 40.29.
Les principales malfaçons rencontrées sont :
- l’absence de lame d’air sous la couverture,
- des écrans percés ou déchirés,
- des défauts de mise en œuvre au niveau des souches, de l’égout, des noues….
- des écrans dont le sens de pose est inversé,
- des écrans dont les lés ne se chevauchent pas suffisamment,
- des écrans posés sur des chevrons dont les entraxes sont trop importants.
Les couvertures sont, le plus souvent, réalisées en :
- Zinc : la couverture est constituée de feuilles de zinc reposant sur une volige. Les feuilles ne doivent jamais être clouées. On distingue deux principaux types de couverture en zinc :
- Les couvertures à tasseaux et couvre-joints. Les feuilles, sur leurs côtés, sont relevées sur un tasseau trapézoïdales. Un couvre-joint en zinc vient recouvrir le tasseau.
- Les couvertures à joint debout. Les feuilles sont assemblées latéralement entre elles par des joints pliés et sertis. Les feuilles sont fixées des pattes fixes et par des pattes coulissantes.
Les malfaçons les plus fréquemment rencontrées sont :
- absence de dispositifs permettant la dilatation des feuilles de zinc
- une sous-face de la volige non ventilée,
- des défaut de planéité de la couverture,
- des points singuliers mal réalisés (noues, faîtages, égouts, solins ….)
- Tuiles : Les tuiles les plus souvent mises en œuvre sont :
-
- La tuile canal en forme de cône le plus souvent utilisée dans le sud de la France
- La tuile à emboitement ou à glissement. Ces tuiles, à pureau plat ou à relief, appelées également tuiles mécaniques, comportent des nervures et des cannelures. Les tuiles s’assemblent emboitement des nervures dans les cannelures. Les tuiles à emboitement sont soit « grand moule », soit « petit moule » (selon le nombre de tuiles au m2).
- Les tuiles plates en terre cuite sont réservées aux toitures avec forte pente.
Les malfaçons les plus fréquemment rencontrées sont :
- des fléchissements de la couverture, lors de travaux de rénovation, par absence de correction des défauts de planéité des chevrons ou par surcharge de la charpente,
- des tuiles présentant des désalignements,
- des scellements réalisés avec des mortiers autres que des mortiers bâtards,
- des tuiles non fixées à l’égout ou en rive,
- un recouvrement excessif des gouttières,
- des pentes minimales non respectées entraînant des infiltrations d’eau. La norme NF DTU 40.21 définit les pentes minimales à respecter pour les tuiles à emboitement ou à glissement. Les fabricants indiquent également les pentes minimales à respecter,
- des cheneaux recueillant les eaux pluviales sous dimensionnés ou mal réalisés,
- des noues insuffisamment recouvertes par les tuiles.
- Ardoises : Elles sont soit en roche naturelle schisteuse, soit en fibrociment. La durée de vie d’une couverture en ardoises naturelles est comprise en 70 et parfois 200 ans, selon sa qualité et son épaisseur. Elles se fixent à l’aide de clous ou de crochets.
Les malfaçons et les désordres les plus fréquemment rencontrés sont :
- un recouvrement insuffisant des ardoises d’une rangée sur l’autre,
- des crochets de médiocre qualité qui se détériorent rapidement,
- présence excessive de pyrite (disulfure de fer) entrainant un vieillissement prématuré et des perforations des ardoises. Privilégiez la marque NF Ardoises conformes à la norme NF EN 12326-1 (ardoises 1er choix classées A1 – T1 – S1).
- des noues mal réalisées et/ou insuffisamment recouvertes par les ardoises,
- des tranchis approximatifs.
- un traitement inapproprié des points singuliers (noquets, solins, souches de cheminée…)
Notre Cabinet d’Expertise réalise une visite approfondie des ouvrages réalisés et stipule dans son rapport d’expertise les écarts par rapport aux pièces contractuelles, les malfaçons et les désordres.
Audit & Expertise Bâtiment
Pierre Vacher
144, avenue Charles de Gaulle
92200 NEUILLY SUR SEINE
Tél : 09 83 77 00 48
Lundi au vendredi de 8h00 à 19h30
Samedi de 8h00 à 12h30