L’étiquette énergie d’un habitat figurant sur le Diagnostic de Performance Energétique (DPE) impacte désormais le prix de vente des logements.
Depuis le 1er novembre 2006, toute promesse de vente doit inclure un DPE (diagnostic de performance énergétique). De même, un bailleur doit réaliser un DPE lors de la mise en location d’un habitat.
L’étiquette énergie d’un logement est déterminée par le DPE. Depuis le 1er juillet 2021, son contenu et sa méthode de calcul ont été modifiés et fiabilisés. Il indiquera l’étiquette énergie, la consommation d’énergie d’un habitat et son coût, mais aussi sur son volume d’émissions de gaz à effet de serre. Certains biens chauffés au fioul ou au gaz, qui émettent plus de carbone, sont pénalisés sur l’échelle du nouveau DPE.
Il est rappelé qu’un logement avec une étiquette A ou B, est un logement peu déperditif sur le plan thermique, nécessitant peu d’énergie pour le chauffage. A l’inverse, les habitats étiquetés F et G sont considérés comme des passoires thermiques.
Depuis le 24 août 2022, les logements loués nus ou meublés dont l’étiquette énergie est F ou G ne peuvent plus voir leur loyer révisé; Il en est de même pour les logements non décents.
La loi Climat et Résilience de 2021 stipulent que les logements dont l’étiquette énergie est F ou G ne peuvent plus faire l’objet, à compter du 24 août 2022, d’une augmentation de loyer entre deux locataires et d’une indexation en cours de bail. Les logements dont l’étiquette énergie est G seront interdits à la location en 2025, puis les logements classés F en 2028.
Les logements, depuis la loi climat de 2019, dont la consommation d’énergie excède 450 kWh/m2/an seront interdits à la location dès le 1er janvier 2023.
Les travaux visant à réduire les déperditions de chaleur d’une maison étiquetée F ou G, consiste le plus souvent en une isolation des murs en contact avec l’extérieur ou des murs en contact de volumes non chauffés, des combles, en le remplacement des menuiseries extérieures et en un éventuel changement du système de production de chaleur. Le montant de ces travaux pour une maison de 100m2 est souvent supérieur à 50 000€. Il est rappelé que le premier geste pour réduire sa consommation d’énergie n’est pas de remplacer le générateur de chaleur, mais de procéder à l’isolation des parois déperditives (murs, planchers, combles….) en contact avec l’extérieur ou en contact avec des volumes non chauffés.
Dans des villes comme Bordeaux (-1.115 €/m²) ou Lyon (-1.053 €/m²), les logements classés F/G affichent des décotes importantes pouvant dépasser 200.000 € sur une maison de 150 m². Ces écarts s’expliquent par une facture liée à la consommation d’énergie plus élevée et des travaux plus conséquents à prévoir, qui freinent les acquéreurs et augmentent la marge de négociation.
Les appartements sont également concernés et la perte de valeur reste significative, atteignant -667 €/m² à Nice, -660 €/m² à Bordeaux et -559 €/m² à Strasbourg. Dans ces villes, les acheteurs prennent en compte désormais les coûts futurs liés à la performance énergétique.
À Paris et Nantes, l’étiquette énergie du DPE est plus nuancé. Dans la capitale, le marché plus tendu freine la prise en compte de l’étiquette énergie, expliquant pourquoi un logement A/B ne se revend pas plus cher et pourquoi la décote des passoires thermiques reste modérée (-657 €/m² sur les appartements).
Dans la majorité des grandes villes, le signal est clair : les logements mal classés énergétiquement se déprécient fortement, tandis que les biens A/B gagnent en attractivité et se vendent plus rapidement.
En conclusion, on peut prévoir, au fil des prochaines années, une incidence de plus en plus importante de l’étiquette énergie du DPE sur la valeur vénale d’un habitat et cela d’autant plus si le prix des énergies reste élevé.
Consulter l’excellent article publié sur « BATINFO.COM »